Droit de réponse à M. Roger Pao

Posté par aep1 le 7 juin 2009

   A propos de l’article paru dans le Patriote N° 21 du 04 mai 2009

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Dans votre livraison N°021 du 04 mai 2009, l’un de vos collaborateurs, sous le pseudo de Roger Pao, s’est littéralement acharné sur ma personne, dans un amphigouri où l’argument le dispute à la supputation, où les contre-vérités, les insinuations et les déductions suspicieuses, tiennent lieu de preuves. Oui, sous la dictée sans doute de son imagination ou plus probablement de son  mentor, sieur Roger Pao s’est évertué à déformer les propos que j’ai tenus lors de ma conférence de presse du 24 avril dernier à l’Hôtel de ville de Brazzaville.

J’aurais dû me taire, nonobstant la parfaite connaissance de mes droits, en matière de diffamation. Mais, devoir de vérité oblige, je vais m’essayer volontiers, à l’exercice auquel sieur Roger Pao me convie, non pour polémiquer, mais surtout pour éclairer sa lanterne, rafraîchir la mémoire de son mentor et éclairer la lanterne des lecteurs de votre hebdomadaire, qui ont droit à la vérité.

D’avance je préviens que si les attentes de sieur Roger Pao étaient de me faire renier mon engagement et émousser ma détermination d’aller à l’élection présidentielle tel que mon parti, l’UPADS l’a voulu, il s’est manifestement trompé de cible.

Cela étant, revenons à l’article en cause dont le titre est en soi, une atteinte à ma personne. En effet, en me présentant comme quelqu’un qui a perdu la mémoire, le psychiatre Roger Pao pose sur moi, un diagnostic sans appel : je souffre d’amnésie, ou, ce qui est plus grave, je sombre dans la démence ! Alors, si je m’en tiens à ce diagnostic, le fameux conseil de médecins devant statuer sur l’état de santé mentale et physique des candidats à la magistrature suprême, n’a plus qu’à invalider ma candidature. Cependant, j’avertis : je ne me contenterai pas de l’expertise du « docteur » Roger Pao. Je me réserve le droit de recourir à une contre visite.

S’agissant de ma lecture des réalisations de la « Nouvelle Espérance » au travers de la municipalisation accélérée sur laquelle je reviendrai abondamment pendant la campagne électorale, je ne me dédirai pas, en dépit du travestissement que sieur Roger Pao fait de mes propos et de ma pensée. J’ai rapporté ce que j’ai vu et photographié : je suis prêt à le répéter sur toutes les tribunes, chaque fois que nécessaire.  

Je n’ai jamais dit que toutes les infrastructures réalisées ici et là n’étaient pas utiles. En revanche, je me pose la question que tout le monde pose à savoir,  « quel est le rapport entre les sommes décaissées et les travaux effectués ? » Pour me rassurer, sieur Roger Pao ou son mentor devrait rendre public le coût réel et final des infrastructures achevées à Pointe-Noire, Impfondo, Dolisie et Owando. Autrement dit ma critique porte moins sur l’utilité ou l’opportunité de tel ou tel projet, mais plutôt sur son coût final. Quant aux éléphants blancs, ces projets inachevés et/ou abandonnés alors que les opérateurs ont perçu la totalité des sommes prévues, souvent sans même avoir entamé le moindre terrassement. Seuls des panneaux en pleine brousse au milieu de nulle part, renseignent le passant sur le projet fantôme avec le montant des travaux, la source de financement, les dates de début et fin des travaux.  Alors sieur Roger Pao pouvez-vous soutenir que les éléphants n’existeraient que dans la tête d’un abruti qui aurait en plus perdu la mémoire ? Pourtant le Président Sassou n’avait-il pas annoncé lui-même, avec fracas, que des poursuites judiciaires seraient engagées contre les opérateurs improvisés et véreux, qui avaient abandonné les chantiers, souvent sans avoir entamé les travaux, alors que le Trésor public avait décaissé les sommes correspondantes ? C’est ce gâchis là que je dénonce. En l’occurrence, le Président et moi parlons des mêmes choses !

En outre, c’est le moment pour que le gouvernement que vous soutenez, publie le nombre d’emplois durables générés dans les localités où la caravane de la municipalisation accélérée est déjà passée.  Je rappelle qu’à l’heure du bilan, cet indicateur prend toute son importance car, la nouvelle espérance avait promis de créer 40.000 emplois par an. Sept ans après, ce sont 280.000 emplois au bas mot, qui ont sans doute été créés. Cet objectif est-il atteint ? Si c’était le cas personne ne se plaindrait du taux de chômage qui est plus en hausse qu’en baisse. Où donc sont passés les emplois promis ?

En réplique à ce constat affligeant, vous tentez de détourner l’attention sur la mégestion d’aujourd’hui, en insinuant que la construction du siège d’une « certaine banque » aurait été selon vous, surévaluée. Soyons clairs, la banque dont il s’agit est bien la BCC que j’ai eu l’insigne honneur de hisser au rang de première banque, au sein du groupe des banques au sud du Sahara, dont le Crédit Lyonnais était actionnaire. Eh bien cher monsieur, cherchez ! Cherchez encore et cherchez toujours ! Vous ne trouverez rien, à moins d’inventer comme à l’accoutumée. Cependant tout ceci ressemblerait à un plaidoyer pro domo, si je ne décrivais pas très succinctement le processus qui avait abouti à cette réalisation.

Parlons-en pendant que nous y sommes. Oui je suis à l’origine de la construction du siège de la BCC. Après avoir obtenu l’accord du Conseil d’Administration et m’inspirant des procédures en vigueur à la BEAC d’où j’avais passé 6 ans, j’avais organisé un concours d’architecture, auquel participèrent des architectes nationaux et internationaux. Un jury composé d’architectes, urbanistes, ingénieurs BTP étrangers et nationaux, des membres du Conseil d’Administration représentant aussi bien les actionnaires étrangers, le Crédit lyonnais, la Deutsch Bank et la Morgan, que l’actionnariat congolais, fut constitué pour juger le concours, désigner le lauréat. Il devait ainsi choisir, parmi cinq projets, le projet qui répondait le mieux, tout à la fois, aux normes spécifiques au commerce de l’argent, aux contraintes urbanistiques  et environnementaux. Le projet une fois retenu, je procédais à un appel d’offres qui permit de retenir l’offre la mieux disante. Le budget de ce projet une fois ficelé et approuvé par le Conseil d’Administration, il ne me restait plus qu’à inviter le Président Denis Sassou Nguesso, à poser symboliquement la première pierre de cet édifice magnifique. Ici s’arrêtait mon rôle car je quittais la direction de la BCC, pour les fonctions de Premier Ministre. Je ne pouvais plus m’immiscer dans la gestion de cet établissement. Voilà pourquoi, jusqu’à ce jour, j’ignore s’il y avait eu dépassement du budget initial de ce projet, ficelé selon les règles de l’art. Seul sieur Roger Pao, qui prétend sans nuance, qu’il y avait eu surévaluation, devra apporter la preuve de ce qu’il affirme.  Avant de conclure ce chapitre, je me demande si le contre-feu que constituent les insinuations de sieur Roger Pao, suffira à lui seul à légitimer les surévaluations actuelles ; au peuple congolais d’en juger.

Parlons une fois encore de  ma parenté par alliance avec le Président Sassou. Ce bel accident de l’amour que je ne renie pas et que je ne regrette pas, est devenu un thème de campagne électorale, pour beaucoup de mes adversaires en mal d’inspiration et en panne d’arguments politiques. Je voudrai, une fois pour toutes et pour la dernière fois, crier haut et fort que je reste lié à jamais par le sang au Président Sassou, cela va sans dire. En revanche, je n’ai pas de projet politique avec lui, et ce, depuis dix neuf ans. Aujourd’hui, il a de son côté des alliés politiques plus accommodants, et moi aussi. Mais au fond, qu’est ce qui vous sépare me direz-vous ? Je réponds sans ambages : le Président Sassou est pour l’accession au pouvoir et sa conservation par la force, tandis que moi, je milite pour la démocratie et l’alternance par les urnes, au travers d’une élection libre et transparente. Dès lors vous pouvez constater, qu’il y a un abysse politique qui nous sépare !

C’est vrai et je le répète que j’ai été nommé Premier Ministre par le Président Sassou. En effet, après le Président Marien Ngouabi qui m’avait nommé Ministre des finances et du budget, puis Vice Président du Conseil d’Etat (même éphémère) de 1972 à 1973, c’est bien le Président Sassou qui m’a fait Premier Ministre en juillet 1984. Je lui en suis très reconnaissant tout en réfutant avec mépris les insinuations de sieur Roger Pao qui veut faire croire que c’est la proximité parentale qui  avait guidé le Président Sassou à m’appeler à servir mon pays, à ses côtés. En effet, si la parenté était le critère déterminant dans cette nomination, quelle est alors la nature les liens qu’il y a entre, le Président Sassou et messieurs Louis Sylvain Goma et Alphonse Souchlaty Poaty, respectivement Premiers Ministres nommés comme moi, par le même Président ? Personnellement, avec le recul que permet le temps et, tout bien réfléchi, je m’en veux sincèrement d’avoir accepté le fauteuil de Premier Ministre, au moment où le Président Sassou me l’avait proposé avec insistance, un soir de juin 1984.

Enfin, sieur Roger Pao, vous terminez votre brûlot en évoquant l’article 58 de la constitution. Il ne m’a pas échappé que c’est cela l’épée de Damoclès que croyez avoir suspendue au dessus de ma tête. En clair, vous suggérez que dis-je ? Vous demandez l’invalidation de ma candidature. Je vous vois venir. En vous substituant et/ou en influençant la Cour Constitutionnelle,  vous pensez arriver à vous débarrasser, par un subterfuge grotesque, d’un candidat qui vous empêche de dormir. Pour ma part, je suis très serein car au plan juridique, rien ne peut justifier l’invalidation de ma candidature. A cet égard, j’observe d’ailleurs qu’aucun candidat déclaré ou pas encore, ne peut raisonnablement soutenir qu’il a résidé 24 mois de manière ininterrompue, sur le territoire national, à moins d’y avoir été assigné à résidence. La Constitution ne garantit-elle plus à tous les Congolais la liberté d’aller et venir ? Ainsi, toute décision qui satisferait le souhait de sieur Roger Pao et de ses maîtres, sera considérée par l’UPADS mon parti et le Peuple Congolais, comme déni de droit donc injuste, parce que fondée essentiellement sur des considérations d’ordre politique.

Ange-Edouard POUNGUI

 

 

 

 

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