Interview de Ange-Edouard Poungui, Vice-président de l’UPADS à LA SEMAINE AFRICAINE
Posté par aep1 le 10 novembre 2010
1. AZAD : Monsieur le Vice-président de l’UPADS, vous êtes également président du groupe de contact de la réunification de l’UPADS, pourquoi y-a-t-il un grand silence après la signature de l’accord de réunification du 1er septembre 2010 ?
AEP : Je vous remercie de m’ouvrir une fois encore les colonnes de votre journal pour m’adresser aux militants et sympathisants de l’UPADS ainsi qu’à l’opinion nationale. Cette opportunité me permet de faire le point sur l’état d’avancement des négociations au sujet de la réunification de notre parti. De toute évidence, vous êtes l’un des rares organes de presse à vous intéresser à la vie du plus grand parti de l’opposition congolaise, alors que d’autres feignent de l’ignorer. En effet, comme vous le constatez, l’UPADS et l’ensemble des partis de l’opposition n’ont toujours pas accès aux médias publics qui sont devenus et demeurent des instruments exclusifs de propagande du pouvoir en place.
Cela dit, et pour répondre à votre question pertinente, je tiens à vous rassurer que ce que vous semblez percevoir comme un grand silence, ne signifie pas que le processus de réunification est en panne. En effet, au lendemain de la signature solennelle de la Déclaration du 1er septembre 2010, les deux groupes de contact mis en place par les signataires de la Déclaration quelque temps avant, se sont mis au travail sans désemparer. Nous nous sommes employés à examiner comment appliquer méthodiquement la feuille de route que constitue la Déclaration historique du 1er septembre. Pour ce faire, nous proposons un ensemble de mécanismes devant matérialiser le processus de réunification. Au moment où vous m’interrogez, je suis en mesure de vous assurer que nos travaux touchent bientôt à leur fin. Dans les tous prochains jours, nous remettrons nos conclusions à nos directions respectives qui, je l’espère, convoqueront très rapidement les instances compétentes, notamment le Conseil national en ce qui nous concerne, à l’effet de valider nos propositions. Au lendemain de cette étape, s’ouvrira alors la période de préparation du congrès unitaire. Ainsi, comme vous pouvez-vous en rendre compte, le processus de réunification de l’UPADS est bien enclenché et, sans langue de bois, j’en affirme l’irréversibilité.
2. Azad : Qu’avez-vous déjà entrepris dans le cadre de cet accord ?
AEP : En dehors des négociations qui se déroulent au niveau du groupe de contact, le climat entre les membres de l’UPADS et de l’UPADS Historique, est chaque jour plus serein aussi bien au niveau des deux directions nationales qu’au niveau intermédiaire et de base. Des contacts physiques et de concertation entre les signataires de la Déclaration du 1er septembre 2010 sont de plus en plus fréquents pour nous permettre de réapprendre à vivre ensemble dans la sincérité.
3. Azad : Où en êtes-vous actuellement ?
AEP : Comme je l’ai dit en réponse à votre première question, nous sommes à l’étape finale de nos pourparlers. Concrètement, nous nous attelons maintenant à rédiger le rapport de nos travaux, rapport qui sera soumis à l’approbation des instances nationales.
4. Azad : Comment se passent-ils les contacts avec le camp Moukouéké ?
AEP : Depuis la signature de la Déclaration du 1er septembre qui constitue l’acte politique fondateur du parti du Président Pascal Lissouba, les relations entre les dirigeants du parti ont été considérablement assainies. La base suit. Avec la fusion très prochaine de toutes les instances nationales, intermédiaires et de base comme stipulé dans la Déclaration sur la réunification, c’est une et une seule UPADS qui ira au congrès unitaire extraordinaire, dans quelques mois. Par conséquent, il ne me semble plus opportun de parler de camp Moukouéké ou de camp Gamassa. D’ailleurs, je puis vous révéler que ces derniers se téléphonent, se concertent et se rencontrent régulièrement sans protocole, dans un esprit militant et de camaraderie. Il en est de même pour moi-même et pour les autres dirigeants. Dès lors, il n’y a plus d’UPADS fond blanc ou d’UPADS fond jaune encore moins d’UPADS Historique. Au demeurant, les deux groupes de contact n’en font de facto plus qu’un. En effet, au fur et à mesure que nos travaux avancent, nous avons le sentiment d’appartenir à une même formation politique.
5. Azad : Y-a-t-il des obstacles quelque part ?
AEP : Non nous n’avons rencontré aucun obstacle insurmontable. Nos pourparlers se déroulent dans une ambiance fraternelle et conviviale. Je n’ai enregistré aucun incident, aucun écart de langage, aucune tension. La sérénité règne. Les débats se déroulent dans un climat serein tandis que nos décisions sont prises par consensus. Autrement dit, aucun obstacle et aucune personne ne bloque le processus de la réunification qui, je le répète, est irréversible. C’est à se demander aujourd’hui : pourquoi nous étions divisés en chapelles ? Au fond qu’est ce qui nous divisait ? Qui nous divisait ? Et qui avait intérêt à nous diviser ? Plutôt que de continuer de regarder dans le rétroviseur et à ressasser le passé, nous devons plutôt regarder devant nous et dans la même direction afin de faire de l’UPADS, le parti de l’alternance démocratique, c’est-à-dire, celui qui est à même de reconquérir le pouvoir, par la voie démocratique bien évidemment !
6. Azad : Vos militants s’impatientent. A quand le congrès unitaire ?
AEP : Je comprends parfaitement l’impatience des militants qui ont appelé de leurs vœux la réunification de leur parti et qui ont salué avec enthousiasme l’événement du 1er septembre 2010. Mais je les invite à faire montre de patience et de faire confiance aux dirigeants du parti. Ces derniers, plus que jamais ont pris conscience de l’importance et de la nécessité de l’unité car les défis que notre peuple doit relever sont énormes. C’est parce que l’union fait la force que nous pensons que c’est ensemble que nous pouvons gagner. Quant au congrès unitaire extraordinaire, qui clôture le processus de réunification de notre parti, il doit être préparé avec minutie. N’oubliez pas que c’est de ce congrès que sortira la nouvelle direction du parti. Sa préparation et son organisation ne doivent pas être bâclées. Il faut donc éviter tout à fois la précipitation et l’atermoiement car la voie qui mène à la réunification de l’UPADS, n’est pas un fleuve paisible. Ainsi, pour faire mentir les pronostics les plus pessimistes, soyons vigilants et serrons chaque jour davantage nos rangs, parce que les obstacles ne manquent pas sur le chemin de la réunification.
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